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Avec ce texte j’ouvre une nouvelle rubrique que j’ai appelé « cœur à nu ».
Dans les cercles de paroles et les échanges authentiques, nous avons l’occasion de faire ce que l’on s’autorise rarement dans la vie, ou encore trop peu, voir et exprimer la vérité, afficher nos failles.
Cette vérité peut changer en fonction des circonstances de vie, de ce que l’on a appris et découvert. Il s’agit de celles que l’on ressent dans notre être. Ses signes, ce mal-être. Le corps nous montre quand quelque chose ne va pas.
Ma vérité, c’est que j’essaie d’adopter tant que faire se peut l’art de vivre du yoga dans sa globalité depuis quelques années. Cela m’a apporté énormément dans mon parcours de guérison. Cela m’apporte toujours beaucoup dans ma vie.
Je conçois que cette passion ne puisse pas être adoptée, ou appliqué intensivement comme je l’ai fait par chacun/e. D’autant plus que je m’y suis mise dans des périodes où j’ai eu la possibilité de ne pas, ou peu travailler à côté, ce qui n’est pas la réalité de tous, j’en conviens.
Partant du yoga, j’ai développé ma manière de défaire des blocages, retrouver le contact avec mon corps, mes sensations et le vivant. Il m’a semblé juste de faire bénéficier aux autres des bienfaits de mes techniques de libération en nature.
J’avais envie de transmettre ces pratiques. Sauf qu’au moment de préparer les sessions que j’ai appelées « souffle de vie », j’ai fait face à un grand vide, j’ai senti une vive douleur dans mon corps que j’ai essayé d’étouffer avec mon mental. Un signe avant-coureur aurait dû me mettre la puce à l’oreille.
Après la mise à jour de mon site, mes intuitions et une fluidité que je vivais depuis plusieurs mois ont disparues. J’ai parcouru l’éventail de mes croyances. Qu’est-ce qui pouvait bien créer cela ?
J’en suis finalement arrivée à la conclusion que je n’étais pas en mesure, en tout cas pas pour l’instant de transmettre ce que je pratique. De donner l’élan à mes envies.
Sans vouloir être égoïste, c’est pour l’instant, ou peut-être même pour toujours, je ne sais pas de quoi demain sera fait, ma pratique personnelle.
C’est le premier point. Mea coulpa, j’ai fait une erreur. Il n’y a que ceux qui n’essaient pas qui n’échouent jamais.
Tomber dans le piège du faire
Le deuxième point, encore plus douloureux à regarder en face et à admettre, mais cela n’est que comme cela qu’on avance, c’est qu’avec l’arrivée du printemps et de l’été, je voulais rapidement mettre en place des activités, implanter mon rêve dans la matière.
Créer faire vivre le lieu. Lancer en premier des moments en lien avec la nature, en nature, alors que j’avais sur ma liste d’autres propositions plus simples, presque prêtes depuis longtemps, que j’ai mises de côté.
Tadah, je suis tombée dans le piège du faire, celui de produire vite. J’ai suivi mon mental plutôt que mon cœur. J’ai fait exactement le contraire de ce que j’essaie de transmettre. Au lieu de me « contenter » d’un peu, de prendre du recul. De proposer d’abord une, ou deux petites choses, l’une après l’autre pas après pas.
J’ai voulu faire plus, offrir plus. Sauf qu’à un certain stade, l’âme résiste. La mienne a dit non, en tout cas pour l’instant. J’observe à quel point nos forts conditionnements refont rapidement surface. Je n’ai d’autres choix que d’accueillir ce qui est.
J’avais besoin d’un temps d’arrêt, de recul, après de nombreux changements et événements majeurs dans ma vie dernièrement, qui m’ont demandé beaucoup d’énergie (le décès de mon papa, de nombreux deuils symboliques, une séparation et un déménagement dans une région quittée vingt ans plus tôt).
Une fois que tout s’est enfin posé mon corps m’a dit : « Repos » (Ah oui, je suis humaine, j’avais oublié).
Me voilà face aux choix. Retirer discrètement les propositions et ne rien dire. Cela manque de transparence à mon goût. Partager ce que je vis à travers ce mot me semble plus honnête, tout en sachant que je prends le risque de me décrédibiliser aux yeux de certain/es. Coucou mon juge intérieur, salut mes traumas qui refont surface. La deuxième option, me mène à le faire.
Dans la mesure où j’essaie d’éviter de forcer quand cela est possible, je préfère me décevoir et montrer ma vulnérabilité. Mon égo n’est pas content.
Certains ne voient que ma force de me relever après chaque chute. C’est celle que j’utilise aussi pour encourager les autres, car nous avons des ressources insoupçonnées. C’est ce que je montre à l’extérieur, il y a déjà assez de misère dans le monde. Je vis dans un des pays les plus riches de la planète et j’ai tout ce dont j’ai besoin, je ne vais pas en rajouter.
J’ai toutefois aussi de grosses failles. L’une d’elle m’a rappelé que je ne peux pas tout mener de front tout le temps et que même avec la meilleure volonté du monde et un cœur qui déborde des fois c’est trop. J’ai oublié un mot dans ma vie cette année : « vacances ». Comment puis-je être douce si je suis intransigeante avec moi-même ?
Mes propositions sont destinées à des personnes qui veulent se faire du bien, à soutenir. On ne fait pas de bien aux autres en se faisant violence. J’ai reçu le rappel de reprendre soin de moi.
Dans la frénésie de la vie j’en ai oublié que ma voie est celle du cœur.
Voilà ma vérité aujourd’hui. Je sens qu’il est juste pour moi de montrer ma vulnérabilité. Je sais aussi qu’en le faisant l’on soulage les autres. Après de petites vacances à jardiner, me régénérer en forêt, me reconnecter à mon cœur et m’entourer d’amis, j’aurai retrouvé l’élan, ajusté et réaligné les activités aux couleurs et au rythme du cœur.
Je réduis la voilure pour appliquer le moins, mais mieux. Il n’y aura aucun événements avant mi-juin. Autant rire de moi, maintenant que ma « drama queen » est allée se recoucher.
Pour celles et ceux qui ont envie de se retrouver dans la légèreté. Je vous donne rendez-vous dans la matière le 21 juin pour la célébration du solstice dans la douceur, la joie et la bonne humeur.
Avec égo en Bern et cœur en paix.🧡
Prenez soin de vous, mieux que je n’ai pris soin de moi ces derniers jours.

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