LE LIEU
SOUS LE BOIS
LE LIEU – SOUS LE BOIS
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Ici c’est la maison qu’a fait construire mon grand-père, quand il a arrêté l’agriculture, quand avec ma grand-mère, ils ont quitté la ferme familiale d’en face. Un foyer et un joli jardin bien tenu par ma grand-mère.
Enfant je me suis laissée promenée par Nestor, le bouvier bernois devant la maison. J’ai couru après les pipipipi dans le jardin (les poules). J’ai cueilli les raisinets (à l’époque je trouvais ça chiant, aujourd’hui j’adore).
J’ai ramené les vaches qui broutaient dans le pré à la ferme avec ma copine du week-end Stéphanie. J’ai fait du bob à toute vitesse dans le pré du dessous en hiver. J’ai skié avec le ski club sur les pâturages de la petite la montagne en dessus. Ici j’ai vécu des parenthèses d’enfance heureuse, paisible et en paix, du moins c’est le souvenir que j’en garde….

Ici c’est le village de mes ancêtres, des gens de la terre. J’ai souvent pensé dans ma tête que c’était mon plan Z, puis j’ai commencé à dire, mais un peu en rigolant que ça serait mon plan B.
J’ai demandé à toute la famille si quelqu’un ne voulait pas reprendre cette maison, venir vivre ici dans ce village « paumé ». Personne.
Deux ans avant mon emménagement je rentre de l’étranger, on feuillette l’album de ma grand-mère, allemande qui a fui son pays. Il y a une photo de la ferme familiale d’en face avec la légende dans sa langue : « C’est ma maison, ici c’est chez moi », la phrase me bouleverse, je ravale mes larmes.
Je comprends plus tard, que ma défunte grand-mère m’a laissé un message.
La maison et son jardin m’ont patiemment attendue, jusqu’au jour où elle était vide, pile au moment où c’était devenu évident. C’est mon « plan A », la source de ma famille, mes racines, là où j’ai à être. Dans un village dont l’orgine du mot signifie « Sous le bois », message bien reçu.
Une maison simple et banale, en apparence seulement….

J’ai fui un pan de ma vie. J’ai fait la moitié du tour du monde. J’ai goûté à l’ivresse, aux tentations, aux illusions et aux paillettes de la ville. J’ai été tourmentée, malmenée, rattrapée. Je suis allée jusqu’au bout de la nuit noire de l’âme, de ma nuit. Jusqu’à retrouver la lumière et la paix.
Avec elle est venu l’appel évident, viscéral de retourner à la source, de vous y accueillir et de partager son énergie avec vous. Depuis ma source, je n’ai qu’un souhait, vous accompagner à vous reconnecter à la vôtre.