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Je me souviens avoir laissé en juin le blog avec des propositions avortées. Une terre entrepreneuriale à nouveau en jachère. Dans un prochain article je partagerai mes prises de consciences et la beauté de ce qui a émergé de mon apparent retrait estival (oui la vie n’est pas que sur le web, il s’est passé des choses dans la matière).
Avant cela, j’avais envie de publier ces mots inspirés par une activité de l’été. Elle fait partie de ce qui a justement nourri le reste. Quand le cercle démarre, il est vertueux.
Bonne lecture et douce fin d’été ou plutôt bon début d’automne à tous….
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu et où j’entends encore des phrases du genre : « Le jardin c’est du travail », «Jardiner c’est pénible, c’est fatiguant, c’est dur ». Beaucoup de personnes voient et partagent leur vision du jardinage comme quelque chose d’arasant, usant, épuisant.
Forcément, quand je suis moins disposée, moins d’humeur, je me laisse imprégner par ces pensées. Elles s’infiltrent dans mon cerveau comme un fluide ravageur. Elles prennent le dessus sur les bienfaits et le plaisir que je retire à être au contact de la terre. Ce genre de réflexions, de la pluie, l’héritage d’un jardin en friche non entretenu depuis quelques années à redémarrer et une horde de limaces affamées, ont failli me faire jeter l’éponge ce printemps.
J’ai été découragée, j’ai pleuré, j’ai voulu tout arrêter. Ce n’était pas vraiment glamour et cela ne ressemblait en rien à la couverture un magazine déco. Celui qui vante un petit paradis vert, où tout est alignée, d’où rien ne dépasse, avec une belle dame vêtue d’une salopette proprette, le brushing bien lissé. Bref, des jours c’était la merde.
Heureusement, il y a tous ces moments où, les pieds et les mains dans la terre, j’ai ressenti les bienfaits. Ces matins de printemps où ma journée a commencé par une demi-heure de ramassage de limaces, activité oh combien méditative, j’ai senti à quel point j’étais en paix, réalignée ensuite. Pleinement présente dans ma journée.
J’ai mémorisé dans mon corps, mes cellules, pour m’en souvenir. Pour créer un paravent à toutes cette énergies basses qui plaident en défaveur du jardinage.
Que cela soit clair, certains jours mon lit a essayé de me retenir. Démarrer sous des trombes d’eau, par un petit 10 degrés, dans la grisaille, en compagnie de bêtes baveuses gluantes, ne fait pas rêver mon mental. Une fois qu’on y est, cela a le mérite de le remettre à sa juste place.
A chaque instant où les pensées parasites arrivent, je me reconnecte à ses sensations. Je réajuste mon regard sur ma vision, celle d’une autonomie en légumes, d’un bien être de mon corps nourri des fruits de mes terres nourricières et de tout le reste.
Pour moi, le jardin cela n’est pas du temps perdu, un boulot arasant. C’est un engagement qui porte ses fruits sous de nombreux aspects.
Jardiner c’est ma thérapie, ma décharge et ma recharge énergétique, une partie de ma méditation, mon oxygène, un traitement pour ma peu au contact des éléments, mon alignement à mon lieu de vie.
Mon ancrage, ma détente, mon loisir, mon fitness, mon bol d’air, mon baume au cœur, ma satisfaction mon passe-temps, bien que je n’aie point besoin de le faire passer, il passe tout seul.
C’est ma garantie d’avoir une nourriture de proximité, naturelle, sans aucun artifice, bien plus bio que bio. Des produits complètement alignés à celle que je suis.
C’est ma joie de pouvoir offrir des repas quasi cent pour cent fait maison à mes hôtes et de donner mes surplus à mes voisins et amis.
C’est ma muse, un des fournisseurs principaux de mon inspiration (à égalité avec les beaux humains que je rencontre). La plus-part de ce que j’écris émerge au jardin.
Je sème, je plante dans la matière et l’inspiration fleurit dans mon esprit. Une heure de jardinage = souvent une heure d’écriture, fluide, limpide. Comme une récompense de l’énergie fournie. Plus je prends soin de lui, plus il prend soin de moi.
Certaines personnes trouvent cela triste et peu motivant. Il fût un temps où j’aurais vu cette vie-là comme chiante, ennuyeuse. Aujourd’hui je la trouve nourrissante, enrichissante, émerveillante, gratifiante, apaisante, reposante.
Jardiner est plus que tout cela, c’est un art de vivre, que trop pressés dans une société de loisirs, j’avais, nous avons oublié. Heureusement cela revient de plus en plus et je me réjouis que cela soit plus qu’une mode, j’en suis certaine.
Au lieu de scroller sur les réseaux, de m’enivrer dans des soirées bruyantes, de regarder la tv, de passer du temps à faire des courses, de me déplacer pour faire du sport, d’aller me promener pour bouger, de chercher un énième nouveau loisir pour remplir le vide, je jardine et en prime j’ai largement de quoi manger.
Ce printemps, j’ai patiné sous la pluie, le cerveau infiltré des noirs idées sur cette activité. Je manquais d’énergie pour installer une serre comme je le voulais. L’autonomie en légume pour douze mois n’est pas pour cette année, j’en tire une leçon. Cela sera pour l’an prochain.
En ce début d’automne, je contemple, pleine de gratitude, le cœur rempli d’amour la beauté de ce que mère nature m’offre. Mon corps et mes cellules se délectent de mes plantations et je sais que cela durera jusqu’à Nöel, au moins.
Merci mes ancêtres, la terre, le vivant, et mon esprit de s’être élargi avec les années. 💚

PS : Si vous avez, ou si vous connaissez quelqu’un qui a une petite serre de max 10m2 au sol à léguer, je suis preneuse…Et si elle/il veut m’aider à l’installer, je suis aussi preneuse. 😉


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